Collège Sainte-Anne de la Pocatière
L'architecture

L'Architecture  -  Le feu de 1920  -  Les Études
Retour à la liste des expositions virtuelles


L'ARCHITECTURE

 C'est dans l'espace de près d'un siècle que s'échelonnent les premiers développements de l'oeuvre du Révérend Charles-François Painchaud. La maison qu'il a fondée s'agrandit par étapes.  Jusqu'au feu du 15 décembre 1920, on peut ainsi voir apparaître l'édifice avec six aspects différents.

 

Le collège Painchaud, 1829

La question de l'érection d'un collège, à Sainte-Anne s'éleva vers les fêtes de Noël de l'année 1826. Le plan en fut approuvé par Mgr Panet, le 6 février 1827. Un comité nommé le 8 mars, passa le lendemain le contrat d'entreprise, avec monsieur François Richard, menuisier, et monsieur Antoine Gagnon, maçon. Les travaux commencèrent vers la fin de juin, et le 2 juillet 1827 eut lieu, au bruit du canon, la bénédiction de la première pierre. On leva le 2 novembre la charpente du toit et le 23 septembre 1829, Mgr Signay vint lui-même bénir le nouveau collège récemment terminé.


L'ouverture des classes se fit le premier octobre. Dans le plan de Monsieur Painchaud, fondateur, la façade et l'entrée de l'édifice devaient être du côté du fleuve et du seul chemin alors existant. Cette bâtisse à trois étages était en pierre, et mesurait cent pieds de longueur par quarante-cinq de largeur.

L'aile Mailloux, 1842

Dans l'automne de 1840, on résolut d'agrandir le collège en y ajoutant une aile de 100 pieds, reliée au bâtiment déjà existant par un corps central de 58 pieds. Pendant l'hiver, on sortit de la forêt le bois de charpente; il y eut des corvées qui comptèrent jusqu'à quatre-vingt‑huit voitures. Les annales parlent d'un accident arrivé à monsieur Mailloux: un camion, chargé d'une énorme pierre lui passa sur la jambe; il fut deux mois sans pouvoir travailler.

Le 8 mai 1841, monsieur Charles Bégin, curé de Rivière-Ouelle, bénissait la pierre angulaire du corps central et de l'aile Mailloux, appelée indifféremment de ce nom, parce qu'elle fut construite pendant le supériorat de monsieur Mailloux, ou plus communément du nom d'aile du Cours anglais, parce qu'elle fut destinée au cours commercial, dit Cours anglais.  Enfin, le 11 août 1842, avait lieu la bénédiction de la nouvelle construction.

L'aile Pilote, 1856


Le nombre des élèves augmentant toujours, il fallut en 1855, sous le supériorat de l'abbé Pilote, songer encore à agrandir la maison.  On décida de construire une aile de 100 pieds par 56 pieds, à quatre étages, placée au nord et faisant suite au corps central.  Cette bâtisse, destinée aux ecclésiastiques, aux prêtres et à la chapelle fut terminée l'année suivante. La bénédiction eut lieu le 21 juin 1856.

L'aile Trudelle, 1881

En 1881, après que Sainte-Anne fut sortie de la longue crise financière qui mit son existence en danger, le supérieur, M. Charles Trudelle, songea à donner à la maison une apparence plus en harmonie avec la beauté du site qui l'entoure. Les toits des ailes Painchaud et Mailloux étaient à mode très ancienne, et avariés par la neige et les ans. Leur démolition étant faite, on éleva de deux pieds les murs des deux ailes où l'on plaça des toits français, ce qui permit aux élèves d'avoir des dortoirs plus vastes et plus hygiéniques. C'est alors qu'après avoir exhaussé d'un étage le corps central, on éleva un dôme.

 

L'aile Pelletier, 1901

 

 

La cinquième étape est en 1901. Le cours classique recevait chaque année un plus grand nombre d'élèves. La Corporation, ayant à sa tête M. Dominique Pelletier comme supérieur, décida donc de bâtir, à l'extrémité nord‑est de l'aile Painchaud, une autre aile parallèle à l'aile Pilote, mesurant 120 pieds de longueur par 55 pieds de largeur, à trois étages. 

Les travaux d'excavation commencèrent le 19 juin 1901. On termina les murs au, printemps suivant, et le bouquet fut placé sur le haut de la tour, le 5 juin 1902. À la rentrée de septembre, on prit possession de cinq classes, d'un dortoir, et un mois plus tard, de la salle de récréation. Enfin, le 20 novembre, au son des cloches de l'église paroissiale, une statue de saint Antoine, haute de dix pieds, montait au sommet du nouvel édifice qui devait porter le nom d'Aile Saint-Antoine. 


L'aile Boulet, 1918

La halte dans les nouvelles constructions fut de quelques années seulement. Dès 1912, on vit que de nouveaux agrandissements s'imposaient. L'aile Mailloux était insuffisante pour le cours commercial et la chapelle de 1856 se trouvait débordée par le nombre des élèves sans cesse croissant.  Il fut décidé que cette dernière ferait partie des agrandissements projetés par la Corporation du Collège: deux ailes bâties en équerre aux coins des édifices Mailloux et Pilote, dont l'une, à quatre étages devait mesurer 150 x 65, et l'autre, à cinq étages, 225 x 75 pieds. C'est dans celle-ci que devait s'élever svelte et majestueuse, la blanche chapelle des Anciens.

Tout avança rapidement pendant l'année 1915. Mais l'oeuvre n'était pas encore terminée, et voilà, que le 2 août 1916, le feu éclate. "Quand enfin s'abaisse le rideau de flammes, écrit l'annaliste, il ne reste que des ruines: murs croulants et fer tordu, du couvent des Soeurs de la SainteFamille, de la buanderie, des ateliers de menuiserie, des usines qui donnaient le chauffage et l'éclairage, de l'outillage dispendieux nécessaire à la construction. L'ancien collège est intact, le nouveau a cruellement souffert dans sa toiture attaquée par la hache et le feu, et ses murs garderont la cicatrice du malheur."

Dès le 7 août, on se mettait à déblayer pour la reconstruction, et à la fin de septembre, la Corporation faisait chanter dans l'église, en l'honneur de saint Joseph, une messe solennelle d'action de grâces pour la conservation providentielle du collège. Le 19 février 1917, les plâtriers commencèrent les enduits de la grande voûte de la chapelle. Le 28 décembre les échafaudages commencèrent enfin à descendre et le nouveau temple édifié pour la jeunesse étudiante apparut pour la première fois dans son éclatante blancheur.

La reconstruction, 1921

Le 15 décembre 1920, le collège est de nouveau la proie des flammes et n'y échapperont que les constructions neuves.  La première rentrée des élèves a lieu le 20 janvier 1921. Les cours se donnaient dans les deux ailes demeurées intactes, à l'école d'agriculture, au soubassement de l'église et à l'ancienne école d'agriculture. Le 25 février suivant, on adopte les plans de l'architecte Pierre Lévesque, inspirés par la grande expérience de Mgr Auguste Boulet, supérieur. M. F.-X. Lambert dirigera les travaux. 

Dès le 14 mars, on commence à scier les 10 000 billots descendus des terres à bois du collège et on ouvre à nouveau la vieille carrière de pierre d'où a été tiré l'ancien collège. Le lendemain, les murs du corps central s'écroulent sous les coups de la dynamite et le 29 mai, l'abbé Emile Dionne préside à la bénédiction de la pierre angulaire. C'était la pierre angulaire du 8 juin 1841 qui avait été retrouvée dans les décombres et qu'on avait rafraîchie et scellée d'une nouvelle plaque de plomb. Elle est placée à l'angle sud-est de la façade du corps central, à l'endroit même où elle avait été placée en 1841.

La bénédiction du nouveau collège eut lieu le 29 mai 1923. Bâti sur un plan incliné, le collège compte quatre étages au sud et sept au nord. Il mesure 384 pieds de façade. Le corps central mesure 58 pieds de longueur par 66 de largeur; l'aile Painchaud (la partie est de la façade), 100 par 42; l'aile Mailloux (la partie ouest de la façade), 100 par 41 ; l'aile Pilote (aile de la procure), 100 par 47; l'aile Saint‑Antoine (celle du cours latin ou grande salle), 170 par 61; l'aile du Sacré‑Coeur (celle du cours commercial ou petite salle), 170 par 65; l'aile de la chapelle, 220 par 65. À cette dernière s'ajoute une annexe de 65 par 37, à quatre étages."

La salle académique sera inaugurée le 21 novembre suivant. Seul le dôme avait été laissé de côté. Le 19 janvier 1926, les Anciens élèves décident d'organiser une souscription pour doter le collège de ce qu'ils appellent "leur cadeau du centenaire", la construction du fronton du grand portail et du dôme. Commencés depuis un certain temps, les travaux avancent rapidement et le 14 octobre 1926, on replace sur la coupole du collège la croix qui avait été renversée par l'incendie de 1920. Le printemps suivant, on installera l'horloge du dôme.


 

Dernières constructions, 1960-64

Au cours des annees '40, des directives aux Institutions commencent à insister sur les services académiques offerts aux étudiants. Par exemple, quelle place occupe la bibliothèque et quel accès les étudiants y ont‑ils? On insiste sur l'importance d'un laboratoire de langues. En sciences expérimentales, on exige des laboratoires mieux équipés et où les étudiants ont accès aux montages et aux manipulations.

La Phase 1 allait constituer l'Aile des Services et la Phase Il comprendrait principalement la Résidence d'étudiants. En 1960, la Phase 1 est mise en chantier: en juillet, on signe un contrat d'excavation et en septembre le contrat de la construction. À partir de ce moment, les travaux devaient se poursuivre sans arrêt, la Phase Il étant mise en chantier avant l'achèvement de la Phase 1. Une fois achevée, celle-ci fut l'objet d'une cérémonie de bénédiction en octobre 1962.

Aujourd'hui, ces constructions sont à peu près celles qu'occupe le CEGEP de La Pocatière, depuis 1969. Pour être plus précis, il faudrait dire que le CEGEP et le Secondaire privé ont accès à l'Aile des Services (Phase 1) et que le Cegep occupe aussi une aile de l'ancien Collège, l'aile Saint‑Antoine ou "aile du cours latin".



©Tout droits réservés aux Archives de la Côte-du-Sud - 2004®
Conception et hébergement ConceptInterWEB